En 2019, moins de 0,5 % des conducteurs français détenaient ce sésame. Pourtant, sans cette autorisation, impossible de manœuvrer légalement certains engins de manutention ou de naviguer sur un plan d’eau avec un moteur dépassant 4,5 kW. Le permis F, discret mais exigeant, continue de marquer l’histoire des autorisations de conduite à la française.
En matière de conduite, la France ne transige pas avec la sécurité. Pour manipuler des engins de manutention spécifiques, la réglementation impose une certification qui ne ressemble à aucun autre permis. Cette démarche, distincte des parcours classiques, requiert une formation adaptée, encadrée par des règles strictes et une procédure précise. L’obtention du précieux sésame passe désormais, dans la majorité des cas, par le CACES, devenu le standard pour accéder à ces postes.
Permis F : comprendre son rôle dans la conduite des chariots de manutention
Le permis F occupe une place à part dans le paysage réglementaire hexagonal. À l’origine, il s’agissait d’une autorisation liée à la navigation, délivrée par le ministère chargé de la mer conformément au décret n°2007-1167 du 2 août 2007 et aux arrêtés du 28 septembre 2007, 6 juillet et 21 juillet 2011. Pour piloter un bateau de plaisance à moteur dont la puissance dépassait 4,5 kW, ce titre était indispensable.
Les conditions étaient limpides : fournir un justificatif d’identité, passer une visite médicale, maîtriser le code de la route. Le permis F donnait accès à la navigation sur les voies intérieures et sur le littoral, sous réserve que l’embarcation et la catégorie du permis soient compatibles.
Ce permis se distinguait nettement des autres catégories de permis existantes. Depuis sa suppression au profit du permis plaisance, les détenteurs des anciens titres (A, B, C, S) n’ont eu à effectuer aucune formalité pour continuer à naviguer. La réglementation leur garantit la pleine validité de leur permis, signe d’une volonté de respecter les droits acquis. En résumé, le permis F répondait à la nécessité d’encadrer la conduite de véhicules spécifiques, soumis à des exigences pointues et à une sécurité renforcée.
À qui s’adresse la catégorie F et quels engins sont concernés ?
La catégorie F cible avant tout un public bien défini. Elle s’adresse à toute personne de 16 ans et plus souhaitant prendre les commandes d’un bateau de plaisance à moteur dépassant 4,5 kW. Les mineurs ne sont pas exclus, à condition d’être accompagnés, ce qui permet de transmettre le savoir-faire tout en maintenant la vigilance sur l’eau.
La réglementation n’ignore pas non plus les personnes en situation de handicap. Des dispositifs adaptés existent pour permettre à chacun d’accéder à la formation, à condition de remplir les critères médicaux requis.
Contrairement à d’autres titres, la catégorie F ne concerne que les bateaux de plaisance à moteur dépassant le seuil réglementaire de puissance. Les autres permis (A, B, C, S) restent valides pour leurs titulaires, sans formalité supplémentaire. Le maintien de ces droits clarifie le partage des catégories et protège les conducteurs déjà certifiés.
Voici ce qu’il faut retenir pour savoir si la catégorie F vous concerne :
- Public cible : personnes de 16 ans et plus, mineurs accompagnés, personnes en situation de handicap bénéficiant d’un dispositif adapté
- Engins concernés : bateaux de plaisance à moteur dont la puissance excède 4,5 kW
- Permis antérieurs : toujours valides, aucun renouvellement requis
Obtenir le CACES : étapes, inscription et déroulement de la formation
Pour décrocher le permis F, le passage par un centre agréé est la règle. Ces établissements, parfois adossés à des auto-écoles spécialisées, proposent un cursus en deux temps : une formation théorique axée sur la réglementation et la sécurité, puis une phase pratique dédiée à la prise en main de l’engin.
L’inscription nécessite de fournir un justificatif d’identité et de répondre à des exigences médicales. Côté budget, il faut compter un timbre fiscal de 78 euros, des frais d’inscription à l’examen (30 euros), et une taxe régionale pour les candidats ultramarins. En cas de perte du titre, la demande de duplicata se fait auprès de l’organisme compétent.
Le parcours se termine par deux évaluations : un QCM sur tablette pour la partie théorique, puis une validation pratique devant un instructeur agréé. Le compte personnel de formation (CPF) peut parfois financer une partie de la formation, sous conditions.
| Étape | Modalité |
|---|---|
| Inscription | Établissement agréé, justificatif d’identité, conditions médicales |
| Formation | Théorie (réglementation, sécurité), pratique (manutention, conduite) |
| Examen | QCM sur tablette, validation pratique par instructeur |
| Frais | Timbre fiscal, frais d’inscription, taxe régionale (le cas échéant) |
Les avantages d’une certification reconnue et où se former en toute confiance
Obtenir le permis F revient à décrocher une reconnaissance officielle, adossée à une réglementation solide. Ce certificat, délivré par le ministère chargé de la mer, valide la capacité à piloter un bateau de plaisance à moteur dépassant 4,5 kW. Il s’appuie sur des textes spécifiques : décret n°2007-1167, arrêtés successifs, et garantit une légitimité indiscutable.
Le permis F, ou son équivalent actuel, déborde le strict cadre des eaux françaises. Sa portabilité s’étend à l’Union européenne, l’Espace économique européen, le Royaume-Uni et, sous conditions, la Chine. Cette reconnaissance facilite la mobilité des plaisanciers et des professionnels du secteur.
Pour une formation réellement fiable, il est recommandé de choisir un établissement agréé. Ces centres, reconnus par le ministère, assurent un accompagnement complet : modules théoriques sur la réglementation, exercices pratiques sur simulateur ou sur l’eau. Certains proposent même des dispositifs spécifiques pour les personnes en situation de handicap.
Les points à vérifier pour choisir sa formation :
- Reconnaissance réglementaire : respect des textes officiels, conformité au code de la route
- Portabilité européenne : validité dans l’UE, l’EEE, le Royaume-Uni et certains pays partenaires
- Formations certifiées : instructeurs agréés, pédagogie adaptée aux besoins des apprenants
Le choix du centre de formation marque le début d’un parcours exigeant mais valorisant. Accordez de l’importance à la clarté de l’offre, à la qualité de l’accompagnement et à la réputation de l’établissement : c’est souvent là que se joue la différence entre une certification obtenue dans la confiance, et une expérience bâclée.
Au moment où les moteurs ronronnent et où la réglementation évolue, le permis F demeure une clé d’accès incontournable pour naviguer l’esprit libre. Saisir cette opportunité, c’est prendre la barre d’un projet qui ne laisse rien au hasard.


